Quand le soir tombe, les chauves-souris sortent chasser. Parmi leurs proies : les moustiques, la piéride du chou, le carpocapse et de nombreuses larves et chenilles. Malheureusement, la population de ce précieux allié du jardinier tend à diminuer pour de nombreuses raisons.
Si l’impact des infrastructures routières sur la mortalité par collision avec les grands mammifères terrestres, est identifié et bien étudié depuis longtemps, ces infrastructures causent d’autres types de dommages dont les chauves-souris pâtissent particulièrement.
En effet une récente étude, publiée dans la revue Biological Conservation, a mis en évidence que sur les 13 taxons de chauves-souris, 5 étaient impactés par les nuisances du réseau autoroutier.
La conséquence semble être une diminution significative de leur activité jusqu’à 5 kilomètres de distance révélant ainsi un effet à grande échelle.
Les hypothèses avancées pour expliquer cette diminution d’activité sont :
- Le bruit des voitures
- La lumière des phares
La rupture des corridors écologiques
D’après les auteurs, 35 % du continent européen serait « potentiellement nuisible aux chauves-souris… Cela sans compter les probables impacts au-delà de 5km, et le cumul des effets avec les routes du réseau secondaire qui pourraient accroître ce pourcentage ». En effet ces recherches se sont concentrées sur le réseau des autoroutes et des deux fois deux voies.
Cette étude préconise des mesures d’atténuation et de compensation de ces impacts en favorisant ou en rétablissant la « connectivité des habitats de part et d’autre de la route […] sous les routes – le long d’un cours d’eau […] ou sur les voies routières qui passent au-dessus des autoroutes ». Une expérimentation est menée, sur l’A89 notamment, afin d’estimer l’efficacité d’aménagements appelés « chiroptéroducs », sorte de barrières anti-bruit enjambant l’autoroute.