La prophylaxie (du grec : pro « devant », « avant » et phylaxis « protection ») est un terme qui désigne l’ensemble des mesures permettant de prévenir l’apparition de bioagresseurs (Les bioagresseurs sont des organismes vivants, comme les insectes, les nématodes ou les champignons, qui attaquent les plantes cultivées).
La mise en application des mesures prophylactiques est le préalable à toute démarche de jardinage raisonné. Il existe plusieurs types de mesure, on retrouve ainsi :
- Les règles à respecter dans le choix des plantes et dans leur installation,
- Les grands principes à suivre dans la gestion de l’environnement du jardin,
- Les gestes de prévention au quotidien.
1 – Le choix des plantes et leur installation
- La bonne plante au bon endroit
Pour limiter les risques de maladies, choisissez des plantes adaptées au climat local et à votre sol (sol acide/calcaire, argileux/sableux etc.). Respectez leur besoin en exposition (plantes d’ombre, mi-ombre ou de soleil). Pour la germination de chaque espèce, il existe des indications de températures minimale, optimale et maximale qu’il convient de respecter au moment du semis ; renseignez-vous bien avant de semer.
- La rotation des cultures
La rotation permet de préserver la fertilité du sol et de limiter la propagation de maladies d’une année à l’autre. Sur une même parcelle, alternez les plantes hôtes et non hôtes des mêmes bioagresseurs et variez les types de légumes selon : leur famille (ex : solanacées, fabacées etc.), leur besoin en nutriments (ex : tomates et choux sont exigeants alors que les fèves et pois le sont moins), leur type d’enracinement (profond ou superficiel).
Pour en savoir plus : La rotation des cultures au potager
- L’utilisation des variétés résistantes ou tolérantes
La résistance est la capacité des végétaux à diminuer ou empêcher le développement de bioagresseurs. Cette caractéristique est due à l’activation de gènes de résistance propres à la variété, elle peut être totale ou partielle.
Il existe également des variétés ayant une sensibilité moindre aux attaques et au développement de bioagresseurs. Cela est souvent dû à leurs caractéristiques morphologiques (feuillage, port de la plante, etc.), en lien avec de bonnes techniques culturales et des facteurs pédoclimatiques favorables.
2 – La gestion de l’environnement
- La gestion du sol
Quand cela est possible, travaillez le sol sans retournement à l’aide d’une fourche bêche type Grelinette pour l’aérer et ne pas bouleverser la faune du sol. Le tassement diminue sa capacité de rétention en eau et en air, cela nuit également au bon développement du système racinaire des végétaux.
- La gestion des apports hydriques et minéraux
Les manques d’eau ou les carences en éléments minéraux sont des facteurs de stress physiologiques pour les végétaux. Ils deviennent alors plus sensibles aux bioagresseurs.
Les carences entrainent des dégâts caractéristiques (par exemple la carence en azote entraine une décoloration des feuilles). Elles peuvent être dues :
- soit à un manque d’un ou plusieurs éléments,
- soit à des difficultés d’assimilation par la plante en raison d’un pH du sol inadapté.
Les analyses de terre permettent donc de comprendre l’origine d’un problème.
Pour les apports en eau, surveillez régulièrement l’humidité du sol. Privilégiez les arrosages le matin, évitez de les faire en pleine chaleur.
- Les abris pour auxiliaires
Pour favoriser l’arrivée d’insectes auxiliaires, cultivez des plantes mellifères et installez des abris, comme du bois mort, des tas de feuilles mortes, ou même des hôtels à insectes. Pour attirer les oiseaux, mettez des nids ou préservez les haies, ne pas les tailler en période de la nidification. En période de gel, pensez à les nourrir. Ne coupez pas les hampes florales séchées des vivaces, leurs graines sont une source de nourriture pour eux.
3 – Les gestes de prévention au quotidien
- La détection précoce
Surveillez régulièrement vos parcelles. En détectant précocement l’arrivée de bioagresseurs vous pourrez enrayer plus facilement leur développement en agissant de manière localisée (effeuillage, lâcher d’auxiliaires, binage, etc.). Evacuez les feuilles et fruits malades dans des sacs étanches que vous jetez dans les poubelles vertes. Pour éviter toute dispersion des bioagresseurs lors du prélèvement, approchez le sac au plus près de la plante.
- La désinfection et le nettoyage du matériel de travail
Nettoyez vos outils, tout particulièrement ceux de coupe et de taille, et lavez régulièrement vos équipements (bottes, gants, tabliers, etc.) afin de réduire les risques de propagation de maladie. De même, dès la fin des récoltes, désinfectez les tuteurs de haricots ou de tomates à l’eau de Javel pour détruire les spores de champignons.