Carte d'identité
Le terme collembole désigne plusieurs espèces appartenant à l’embranchement des arthropodes. 7 900 espèces sont actuellement connues dans le monde dont environ 2 200 en France. Par leur activité de recherche et de consommation de nourriture, ces « invisibles de la biodiversité » exercent différentes actions dans le sol :
- Fertilisation : en se déplaçant dans le sol, les collemboles créent des microporosités favorisant l’aération et le bon enracinement des plantes. Ils contribuent à la décomposition et à la minéralisation de la matière organique, ainsi, ils participent à la disponibilité en nutriments essentiels à la croissance des plantes (azote, phosphore, potassium). Par ailleurs, en se nourrissant de microorganismes, les collemboles régulent et disséminent la microflore bénéfique du sol (champignons et bactéries).
- Protection: les collemboles peuvent consommer des champignons phytopathogènes. Ils limitent ainsi, l’apparition de maladies fongiques chez les plantes.
- Bio-indication : la présence de collemboles au jardin est un signe de bonne qualité du sol. En effet, leur présence dans le sol dépend de nombreux facteurs tels que la pollution, la disponibilité en eau et la quantité de matière organique.
C’est pourquoi, de nombreuses études scientifiques utilisent les collemboles pour déterminer la qualité des sols (écotoxicologie, nocivité des substances chimiques, analyse des changements des pratiques agricoles).
Les différentes espèces de collemboles ont des morphologies très différentes. De manière générale les collemboles sont de très petites tailles (1 à 5 mm), ils possèdent 1 paire d’antennes et sont aptères. Ils sont dotés d’un organe caractéristique appelé « furca » leur permettant de se déplacer en sautant. Leurs couleurs varient selon leur lieu de vie. Les couleurs des espèces inféodées à la surface du sol sont vives (rouge, jaune, vert) tandis que les espèces inféodées au sous-sol sont de couleur plus pâles (blanc, beige, marron).
Il existe quatre ordres de collemboles reconnaissables par leur morphologie :
- Les Entomobryomorphesvivent en surface, leur corps est allongé, dur et couvert de poils.
- Les Poduromorphes, vivent sous terre, leur corps est allongé et mou.
- Les Symphypléones, vivent en surface, la fusion de leurs segments thoraciques et abdominaux leur donne un aspect globuleux.
- Les Neelipleonesvivent sous terre, d’aspect globuleux, leurs antennes sont très courtes.
Les collemboles apprécient les milieux à forte hygrométrie. En effet, c’est durant les périodes humides que l’accouplement des collemboles est le plus important. Les œufs pondus éclosent après 10 jours, les individus qui en sortent ressemblent à leur forme adulte. Le cycle de vie d’un collembole est d’environ 1 an.
La plupart des espèces se nourrit de végétaux en décomposition ou de microorganismes présents dans le sol. Certaines espèces ont été signalées comme se nourrissant du feuillage ou des racines de plantes causant parfois des dégâts mineurs.
Dans la nature, les collemboles sont présents dans les sols, la litière des forêts, les troncs d’arbres, les rochers et les mares. Au jardin, nous pouvons les trouver dans le compost, les jardinières, les pierres ou dans des zones avec un taux d’humidité élevé. Les collemboles sont des arthropodes grégaires, dans un sol riche en matière organique, leur densité peut atteindre 10 millions d’individus/m2 (Hopkin S.P., 1997. Biology of the springtails).
- Préfèrez travailler votre sol sans retournement, soit avec une aérobêche soit avec une grelinette afin d’éviter la dessiccation des collemboles et de perturber leur habitat (les collemboles de surfaces vont se retrouver sous terre et ceux qui étaient sous terre vont remontés en surface)
- Paillez pour apporter de la matière organique ou laissez les feuilles mortes en surface.
- Installez un composteur dans lequel ils se développeront.
- Évitez de travailler le sol en condition humide.