Il est conseillé aux amateurs de sortir leurs orchidées pendant l’été afin qu’elles puissent profiter des nuits fraiches pour assimiler les produits de la photosynthèse diurne. Au début de l’automne, lorsque les températures déclinent doucement, il faut penser à les rentrer.
Rentrer une plante saine
La première précaution à prendre est de les baigner longuement (1/4 d’heure environ) avec de l’eau jusqu’au ras du pot. Cela va obliger les limaces qui auraient pu s’installer dans le substrat à venir à la surface. Vous allez ainsi pouvoir les cueillir avant qu’elles fassent des dégâts. Profitez-en pour bien regarder le dessous des feuilles afin d’éliminer aussi, avec les doigts, les minuscules escargots ainsi que les cochenilles à carapaces.
Laisser les pots s’égoutter en les inclinant légèrement pour laisser le moins d’eau possible. Comme le substrat est très imprégné d’eau, ne pas arroser pendant 8 à 15 jours selon la taille du pot. Laisser le substrat trop humide risque de provoquer la pourriture des racines. Ce risque peut être limité en mettant systématiquement 10/15% de charbon de bois dans le substrat lors du rempotage printanier. À noter que le temps de séchage du substrat dépend aussi de la taille du pot.
Un emplacement optimal
Le choix du meilleur emplacement pour passer l’hiver est capital. Le soleil est bas à cette période et les jours sont courts. Ces plantes sont généralement sensibles au manque de lumière, cependant la région d’origine des espèces d’orchidées cultivées est à prendre en considération :
- Les espèces terrestres originaires de régions comprises entre les tropiques et les pôles, ou de haute altitude, vont subir un hiver qui peut être très rigoureux, souvent sec. En général, ce sont des plantes au feuillage caduc. En perdant leurs feuilles, elles vont ainsi éviter la déshydratation et, enterrées dans le sol, elles seront protégées du gel. Elles peuvent être laissées au sec, au frais et à l’obscurité. Arrosées une fois par mois sans engrais, elles seront au repos et éviteront une déshydratation complète. Les pièces type garage, cave ou véranda peu chauffée sont des lieux à privilégier, car elles sont fraîches et protégées du gel. L’arrosage peut être repris très progressivement quand la floraison se produit, ou que de nouvelles pousses démarrent (Pleione, Dactylorhiza, Cypripedium, …). Si elles ne perdent pas leurs feuilles, une exposition à une lumière intense juste derrière une fenêtre, en arrosant parcimonieusement 2 à 3 fois par mois (Coelogynes, miniatures andines, certains Dendrobium d’altitude…) est conseillée.
- Les plantes des régions intertropicales subissent un climat chaud et humide pratiquement toute l’année. Les plus cultivées sont épiphytes (elles poussent sur les arbres) car elles n’ont pas besoin de se protéger du gel. Elles seront conservées en serre chaude ou en appartement derrière une fenêtre de salle de bain ou de cuisine bien lumineuse. Cela correspond aux conditions de culture des Phalaenopsis et des Vanda tout au long de l’année. L’air des appartements est souvent trop sec. Pour les Phalaenopsis, l’environnement sera maintenu humide en posant leur pot sur une très large soucoupe remplie de billes d’argiles arrosées d’eau non calcaire. Pour les Vanda, la culture à racines nues dans des vases très hauts permet de maintenir une forte humidité autour des racines, à condition de les brumiser tous les matins, sans laisser d’eau stagnante au fond du vase.
- Les plantes originaires de régions tropicales subissent généralement un climat avec deux saisons bien marquées, un « été » chaud, humide avec un ciel couvert et un hiver frais, plus sec et un ciel dégagé. Elles sont conservées en semi-repos en espaçant davantage les arrosages. Elles seront nourries une fois par mois avec de l’engrais à concentration moindre que l’été (50% environ) car la photosynthèse est réduite par le manque de luminosité. Placées derrière une fenêtre exposée au sud, elles capteront un maximum de lumière. Les Lycaste sont sensibles au soleil direct, car leurs feuilles ont une texture très souple. Les températures minimales et maximales dépendent alors de l’altitude, fraîches pour les Cymbidium et les hybrides d’Odontoglossum, tempérées pour les Cattleya.
Le cycle circadien influence la floraison
C’est souvent la diminution de la durée du jour conjuguée avec une baisse de température qui amorce la formation des hampes florales. Essayez de respecter ces deux critères pour permettre à vos pensionnaires de refleurir. Ne forcez pas sur l’engrais pendant cette période repos, votre plante amorcerait alors une reprise de la croissance et formation de nouvelles pousses plutôt que de mettre son énergie dans la floraison.
Enfin, si vous n’avez pas de pièce assez fraiche pour la nuit, vous pouvez rapprocher vos plantes le plus près possible d’une fenêtre orientée au nord, mais sans contact avec la vitre. Un voilage (double-rideau) un peu épais peut permettre d’isoler cet espace du reste de la pièce qui peut ainsi rester “vivable”.
Article rédigé par Philippe Lemettais, Président de la section Orchidées de la SNHF