Portrait de jardinier
Après une formation agricole, Maximin Bruneau, 21 ans, a travaillé dans un service d’espaces verts, puis a monté une ferme pédagogique. Il proposera bientôt des paniers de légumes de son jardin avec le Jardin de Démeter car sa passion principale est …le jardinage.
Maximin est né avec la main verte. Depuis son enfance, il plante, sème, bouture avec toujours autant de bonheur et de réussite. Il a même figuré à 15 ans dans la voix du Nord pour une betterave de 1,5 kg et un tournesol géant de 3,5 m.
Sa vision du jardin
Un petit jardin vivrier
Situé à l’arrière d’une maison d’un quartier ouvrier de Marchiennes, le jardin cultivé par Maximin ressemble à bien d’autres jardins vivriers de la région… La grande différence est d’avoir réussi une conversion vers un jardin 100% productif et 100% respectueux de la nature …
Son grand-père, disparu cette année, lui a tout appris, et Maximin cherche toujours à se perfectionner et à s’informer…Aussi quand la famille de sa compagne Orlane, lui propose de lui mettre à disposition leur jardin, Maximin n’a pas hésité une seconde. Contrairement au grand jardin pédagogique où il a déjà fait ses premières gammes, l’espace est ici bien plus limité (100 m²), et il est utilisé à 100% pour produire de beaux légumes sans traitements.
Le jardin en pratique
Les traitements maison
Maximin aime à tester par lui-même tout ce qu’il lit ici ou là, dans des livres, des revues ou génération oblige…sur Internet. ‘Quelques taches ne justifient pas de traiter », insiste-t-il. Pour lutter contre le ver de l’oignon, il a par exemple testé (sans trop de résultats !) la culture associée de carottes. Il souhaite avoir du rendement mais accepte d’avoir quelques pertes sur ses récoltes.
Il fabrique régulièrement des purins d’orties et de prêles (récoltées chez les voisins). Il fabrique aussi du purin de tomates avec les gourmands contre les ravageurs du chou. Les purins sont utilisés soit dilués en pulvérisation, soit en goutte à goutte ou en arrosage. Il utilise des coupelles de bière contre les limaces et pique un fil de cuivre dans la tige des tomates (un truc qu’il teste pour prévenir le mildiou). Quant aux herbes indésirables, l’utilisation du vinaigre lui est apparue efficace.
Pour en savoir plus sur les préparations naturelles.
Un potager bien fleuri
Pour le plaisir des fleurs et pour les auxiliaires, Maximin cultive des pavots, des prairies fleuries, des reines-marguerites, des capucines, etc. Orlane la jeune compagne de Maximin apporte aussi sa touche féminine et ‘déco’. Elle a fabriqué et installé de jolies étiquettes sur les planches de culture. Maximin dispose aussi d’une serre en verre au centre du jardin. Elle est utilisée en saison pour cultiver les tomates (de type cœur de bœuf, cerise, poire jaune, ananas), les poivrons, les aubergines pour éviter les pourritures et le mildiou. Au printemps, la serre permet de hâter les semis. En hiver, Maximin y entrepose toutes les plantes fragiles. Toute l’année, Maximin récupère, sème ou bouture tout ce qui lui tombe sous la main : pépins d’agrumes, rosette de feuilles d’ananas, boutures de fuchsias, tout lui réussit.
L’art de la récupération
L’autre contrainte imposée à Maximin est le budget. Il doit cultiver un jardin vivrier, productif rentable, sans dépenses inutiles. C’est le royaume de la récupération et du recyclage. Maximin fait tous ses plants lui-même, il sème, bouture au gré des échanges et des saisons. Pour les tomates, il fait non seulement ses plants mais en plus, les ‘gourmands’ sont bouturés à nouveau. Le surplus sert à préparer un purin contre la piéride du chou. Naturellement, l’eau est récupérée des toits. Un goutte- à- goutte ‘fait maison’ a été installé dans la serre. Ceci permet d’ajouter directement du purin d’ortie en goutte-à- goutte dans le seau en cas de besoin. Maximin fabrique aussi lui-même des nichoirs et un bel hôtel à insectes où ont été utilisés des matériaux trouvés ça ou là : des bambous, des briquettes, des pommes de pins…
Ses conseils
Pour réussir des courges ‘phénomène’ ?
Creuser d’abord une fosse de 40 cm de profondeur. Emplir d’un mélange de compost et de fumier. Former une butte de 40 cm en hauteur. Laisser monter la température pendant 15 jours. Planter les jeunes plants de courges (ou de potiron) élevés en serre.
La préparation du sol
Pour la préparation du sol, Maximin utilise des techniques classiques et n’a pas renoncé au motoculteur qu’il passe une fois en automne avant un épandage de fumier. Il pratique alors un faux semis et un nouveau passage rapide au printemps avant la mise en place des semis et des nouvelles cultures.