Carte d'identité
On compte plus de 30 000 espèces de punaises terrestres et aquatiques dans le monde. Parmi celles-ci certaines sont phytophages, comme la bien connue punaise verte, et d’autres sont prédatrices. Cette fiche se consacre aux punaises prédatrices qui peuvent se nourrir de psylles, de pucerons, d’acariens, de cochenilles, de cicadelles…
Les punaises font partie de l’ordre des hémiptères et du sous-ordre des hétéroptères, « Heteroptera » signifiant « ailes différentes » en latin. Les ailes antérieures (nommées hémélytres) sont coriaces à la base et membraneuses aux extrémités alors que les ailes postérieures sont complètement membraneuses. Les ailes des punaises sont superposées l’une sur l’autre et posées à plat sur leur corps.
Leur taille est variable selon les espèces, allant jusqu’à 10 mm. Les punaises sont de forme plus ou moins allongée, souvent triangulaire. Leur coloration varie également selon les espèces, du vert au brun tandis que certaines ont un dessin contrasté rouge et noir comme les réduves (par exemple Rhinocoris).
Elles sont nombreuses à produire une substance répulsive, leur servant de défense, à partir de glandes situées sur leur thorax. Leur appareil buccal est de type piqueur-suceur muni d’un rostre permettant de percer la peau de leurs proies.
Les punaises prédatrices appartiennent à différentes familles : les « punaises des fleurs » (Anthocorides – 500 espèces dans le monde), les « punaises des plantes » (Capsides ou Mirides), les Nabides ou encore les Pyrrhocorides.
Avec 30 000 espèces de punaises dans le monde, il n’est pas toujours évident de distinguer une espèce d’une autre.
La punaise la plus connue est probablement le gendarme (Pyrrhocoris apterus) dont les couleurs rappellent les anciens uniformes de gendarmes. Ces punaises se nourrissent principalement de graines mais aussi d’œufs d’insectes ou d’insectes morts.
Les punaises prédatrices fréquentent la végétation haute ou basse à la recherche de leurs proies. En voici quelques espèces :
– Punaise du peuplier (Phytocoris populi) : cette espèce de 6 à 7 mm se nourrit de petites larves, pucerons, psylles, acariens, moucherons,… On la voit souvent sur les troncs des arbres feuillus.
– Punaise du noisetier (Phylus coryli) : elle mesure environ 5 mm et vit sur le noisetier et le chêne. Elle se nourrit de petits insectes.
– Punaise à pattes rousses (ou à pattes rouges) ou punaise des bois (Pentatoma rufipes) : relativement répandue, elle est assez grande, de 13 à 16 mm, brune avec des pattes rousses comme l’indique son nom. On la rencontre de la fin du printemps à l’automne sur divers arbres et arbustes où elle se nourrit de sève ainsi que d’insectes.
– Punaise épineuse (Picromerus bidens) : prédatrice de cochenilles et de larves de certains coléoptères, elle se reconnaît à ses deux épines situées latéralement à l’avant du corps.
– Macrolophus pygmaeus (anciennement caliginosus) : de couleur vert clair, cette punaise mesure environ 3 mm à l’âge adulte. Cette espèce, d’origine méditerranéenne, est prédatrice des aleurodes et dans une moindre mesure de thrips, de pucerons, d’acariens et d’œufs de lépidoptères.
– Anthocoris nemorum : cette espèce mesure 4 mm et fréquente souvent les arbres et buissons. Elle est prédatrice de pucerons, d’acariens, de psylles, de tenthrèdes et de petites chenilles.
– Orius laevigatus : cette punaise de petite taille (1-3 mm environ) est principalement prédatrice de thrips et d’acariens.
– Orius majusculus : cette espèce a le même régime alimentaire que O. laevigatus mais en plus vorace.
– Nesidiocoris tenuis : elle mesure de 3 à 3.5 mm avec de très longues pattes et des yeux rouges. Cette punaise est naturellement présente dans le Sud de la France. Elle est utilisée contre la mineuse de la tomate Tuta absoluta ainsi que contre les mouches blanches.
Ces cinq dernières espèces de punaises sont naturellement présentes mais sont aussi élevées pour être utilisées en lutte biologique sous abri en France.
Les punaises prédatrices se développent relativement rapidement, généralement en 2 à 3 semaines. Les premiers adultes peuvent être observés dans les jardins à partir d’avril/mai. Après l’accouplement, les femelles pondent entre 20 et 200 œufs selon les espèces (50 à 70 chez les gendarmes) sur les plantes ou dans les tissus des végétaux.
Elles se nourrissent d’une grande variété d’insectes ravageurs comme les pucerons, les cochenilles, les psylles ou les acariens qu’ils soient au stade larvaire ou adulte. Grâce à leur rostre, les punaises prédatrices injectent des enzymes digestives qui paralysent la proie en liquéfiant leurs organes. Ces derniers sont ensuite aspirés. Certaines punaises prédatrices sont aussi intéressées par les plantes et peuvent causer quelques dégâts notamment sur les fruits. Les Mirides comme Lygus, aiment particulièrement les légumes et les fleurs.
- Pour accomplir leur cycle, elles doivent trouver des endroits pour pondre leurs œufs, laissez par exemple des tas de feuilles en place.
- Planter des bandes fleuries avec des plantes sauvages plutôt que des préparations commerciales.
Quelques exemples :
– Macrolophus : Calendula officinalis et Dittrichia viscosa
– Dicyphus : famille des géraniacées dont Geranium macrorrhizum et Erodium manescavi
– Anthocorides : Centaurea cyanus
- Favorisez la végétation spontanée diversifiée.
- Laissez des portions de bandes enherbées non perturbées par la tonte.
- Plantez des haies car les punaises prédatrices qui sont actives dans les vergers et les vignes peuvent fréquenter aussi d’autres arbres comme l’érable ou le frêne.