Le jardin constitue un véritable écosystème. Encourager la biodiversité dans son jardin permet l’instauration d’équilibres naturels entre les différentes espèces. Ce sont ces équilibres qui favoriseront un jardin en bonne santé notamment par la présence d’insectes utiles : les pollinisateurs et les auxiliaires qui régulent naturellement la présence de nombreux ravageurs.
Attirez les coccinelles
Les coccinelles sont bien connues des jardiniers pour leur utilité dans la régulation des populations de pucerons, mais aussi de cochenilles ou d’acariens.
Aménagement pour hôtel à insectes
Les coccinelles viendront passer l’hiver derrière des planchettes rapprochées et abritées de la pluie. Remplissez l’intérieur avec de la mousse et des herbes sèches. Des nichoirs à oiseaux non nettoyés l’hiver sont tout aussi efficaces.
Plantes-hôtes
Favorisez les plantes hôtes des proies des coccinelles comme l’ortie, le sureau, le séneçon, la molène, ainsi que le fenouil qui leur offrent du pollen et du nectar. Ces plantes constituent également d’excellents abris pour que les coccinelles passent l’hiver.
Ces plantes hébergent des pucerons spécifiques qui ne risquent pas d’envahir vos cultures.
Abris naturels
Un tas de feuilles mortes laissées à terre au pied d’arbres et d’arbustes, un mur en pierre sèche, du lierre ou des arbustes à feuillage persistant permettront également aux coccinelles de s’abriter en hiver.
Abriter les forficules ou perce-oreilles
Les forficules, également appelés perce-oreilles, sont des auxiliaires souvent méconnus. En effet, leur régime alimentaire intègre des pucerons, des psylles et des carpocapses.
Pour les accueillir, utiliser un pot en terre cuite troué au fond et le remplir de paille, sans trop tasser. Il est préférable de le fermer par un grillage qui permettra de retenir la paille. Retourner le pot et le mettre dans le bas de l’hôtel pour attirer ces insectes. La paille, après avoir pris l’humidité hivernale, doit être changée tous les ans fin avril. Un tel abri, réalisé avec un pot de diamètre 18 cm, peut abriter jusqu’à une vingtaine de perce-oreilles, ce qui est suffisant.
Au bout de quelques jours, déplacer le pot à proximité d’une colonie de pucerons, puis en fonction de la nourriture à disposition. Le placer de façon à ce que les forficules puissent circuler, suspendu à un arbre par exemple.
Favorisez les chrysopes
On peut rencontrer plusieurs espèces de chrysopes au jardin, notamment la chrysope dorée qui est élevée pour la lutte biologique. Les larves de chrysopes se nourrissent de pucerons, mais aussi de thrips, d’acariens, de mouches blanches et de cochenilles. Il s’agit donc d’alliés précieux pour le jardinier !
En hiver, les chrysopes adultes se réfugient dans les abris de jardin, les dépendances des maisons, les tas de bois, sous les feuilles mortes, etc.
Vous pouvez également fabriquer une boîte en bois percée de nombreux trous (de différents diamètres allant de 8 à 15 mm) et garnie de paille ou de lamelles de papier journal chiffonnées. Accrochez ensuite cette boîte à un arbre ou dans un buisson à l’abri du vent et de la pluie. Une fois l’hiver arrivé, rentrez la boîte à l’abri (garage, abri de jardin) puis ressortez-la au printemps.
Installez ou conservez les plantes fréquentées par les chrysopes : bourrache, capucine, aneth, carotte sauvage ou encore fenouil.
Préservez les carabes
De nombreuses espèces de carabes sont présentes en France et les larves comme les adultes consomment des mollusques (limaces et escargots) ainsi que des pucerons, des larves de taupin, des vers ou encore des chenilles.
Éviter le labour
Le labour peut entraîner la destruction des œufs enfouis dans le sol. Privilégiez donc un travail sans labour ou conservez au moins quelques zones non labourées.
Abris naturels
Laissez aussi pousser les herbes sauvages, notamment au pied des haies, et disposez une vieille souche de bois et des pierres. Les carabes pourront s’y réfugier pendant la journée (ils chassent la nuit) et durant la mauvaise saison.
Aménagement pour hôtel
Des bouts de bois retenus pas une grille peuvent également attirer les carabes pour s’abriter.
Favorisez les syrphes
Comme les abeilles et guêpes solitaires, les syrphes sont des insectes pollinisateurs. Leurs larves quant à elles sont des auxiliaires qui se nourrissent de pucerons.
Laissez se développer ou plantez des plantes sauvages. Achillée millefeuille, bouton d’or, pâquerette, etc. sont riches en nectar et en pollen et nourrissent les adultes. Associez plusieurs espèces sauvages et horticoles afin d’étaler la période de floraison et ainsi d’offrir des ressources aux syrphes dès la sortie de l’hiver et jusqu’à son entrée (centaurée, lotier corniculé, pimprenelle, tournesol, chardon, pissenlit, cosmos, ageratums, asters etc.).
Vous pouvez également conserver ou installer des abris pour les syrphes : vieux bâtiments, rochers, tas de feuilles, creux des écorces, feuillage épais du lierre, fagot de tiges creuses, et le même type de pot empli de paille que pour les forficules, etc.