La Commission européenne a présenté une première étude sur la mortalité des abeilles dans 17 Etats membres, n’intégrant cependant pas l’effet des pesticides. Le rapport de l’étude « Epilobee », exposé à Bruxelles le 7 avril 2014, commandé par la Commission Européenne et coordonné par l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) avait pour but de comparer l’état de santé des ruchers dans ces 17 pays en étudiant notamment la présence de Varroa, un acarien, et de Nosema, un champignon. Comme le précise l’Anses, « Les pratiques apicoles, des informations sur les ruchers et les apiculteurs ainsi que les manifestations cliniques des principales maladies infectieuses et parasitaires ont été enregistrées au moyen d’un questionnaire détaillé ».
1.350 inspecteurs ont ainsi visité à trois reprises 3.300 ruchers comprenant 31.800 colonies d’abeilles, entre l’automne 2012 et l’été 2013, pour étudier le taux de mortalité des abeilles domestiques, et recueillir des informations relatives aux agents pathogènes potentiellement létaux.
La mortalité des abeilles est la plus élevée en période hivernale. Les pays du Nord enregistrent ainsi les plus forts taux de mortalité. Ce taux est de 33,6% en Belgique, de 28,8% au Royaume Uni, de 28,7% en Suède, et de plus de 23% en Estonie et en Finlande, la normalité étant reconnue comme un taux de 10% environ. La France (14,1%), l’Allemagne (13,6%) et la Pologne (14,8%) excèdent un peu le seuil. Au sud, la mortalité hivernale des abeilles est plus faible, restant au-dessous des 10%. Cependant, l’observation des taux de mortalité lors de la saison de production permet d’observer que contrairement aux autres pays européens étudiés, en France, la mortalité des abeilles ne diminue pas pendant la saison apicole, et reste au-dessus de 10% avec une valeur de 13,6%.
Pour en savoir plus : Site de l’ANSES Epilobee