Les adventices ou « mauvaises herbes », à la fois nuisibles à la production agricole et importantes pour la biodiversité, sont très présentes au sein des systèmes agricoles. Les scientifiques de l’INRA s’intéressent de près aux relations entre leur cycle de vie et les pratiques culturales, avec en perspective une optimisation des systèmes de cultures. Afin de proposer des systèmes de culture innovants, à savoir conciliant production agricole et respect de l’environnement, les traits de vie et espèces sélectionnés par les pratiques agricoles sont étudiés.
Les chercheurs ont ainsi établi, à partir d’expérimentations, des relations fonctionnelles permettant de prédire des « traits-clé » du cycle de vie de ces plantes en se basant sur les cas d’espèces faciles à mesurer. Suite à cette étude, pour prédire le comportement de nouvelles espèces, et notamment prévoir leur mortalité, il suffit à présent de mesurer leurs traits tels que la masse et la forme des semences, l’épaisseur des enveloppes, etc…
L’identification de ces traits a pour objectif le paramétrage des modèles de dynamique adventice pour un grand nombre d’espèces, comme le modèle de dynamique de flore, FlorSys, utilisé dans des simulations permettant d’identifier les traits d’espèces « filtrées » par les pratiques agricoles. L’étude de ces modèles a permis par exemple d’observer qu’une augmentation de la fréquence de labour sélectionne des espèces dont les semences ont des enveloppes épaisses, mais des teneurs en lipides faibles. Le modèle sera par la suite employé en vue de concilier maintien de la production agricole, réduction de l’usage des herbicides et préservation de la biodiversité.
Pour en savoir plus : Site de l’INRA : Pour une meilleure cohabitation des espèces cultivées et des mauvaises herbes