La végétalisation des surfaces notamment grâce au jardinage est un des leviers pour atténuer le changement climatique. Comment les plantes sont-elles impliquées dans les cycles de régulation du climat ?
On en parle avec
- Ivan Sache, enseignant à AgroParistech
- Anna Pauchet, lauréate du Concours jardiner Autrement 2017 et responsable d’un jardin pédagogique pour Jardinot à Marseille.
Une question de cycles et de régulation :
Que sont les services écosystémiques d’un jardin ?
Divers services sont rendus par le jardin : production (nourriture, bois…), culturel (bien-être, récréation, esthétique…), régulation (du climat, épuration des eaux…). Ces services sont tous liés, le jardin est un micro-écosystème.
Plantes et climat : une affaire de cycle
Il existe des échanges gazeux entre les plantes et l’environnement. 2 éléments sont vitaux pour les plantes : l’eau et le carbone qui interviennent dans 2 processus biologiques : la photosynthèse et l’évapotranspiration.
Équation de la photosynthèse :
6CO2 + 6H2O 🡪 C6H1206 + 6O2
soit
Dioxyde de carbone + eau 🡪 carbone + oxygène
La plante transforme l’énergie solaire en carbone (biomasse) grâce à la chlorophylle qui est située dans les chloroplastes. Le rendement énergétique de la photosynthèse est très faible. C’est la dissipation de cette énergie qui produit de la chaleur que la plante régule en transpirant.
Cette transpiration a des effets bénéfiques : elle rafraichit l’air ambiant, humidifie l’air et alimente les nuages.
Quel effet en ville pour réguler la chaleur ?
Une régulation thermique : D’après 2 études de modélisation, la végétalisation urbaine permettrait de diminuer la température de plusieurs degrés au niveau des trottoirs, de la route et des murs des immeubles. Entre 3 °C et 15 °C en fonction des surfaces lorsque les arbres ne sont pas soumis à des stress hydriques. (Loughner et al., 2012 et projet EPICEA, 2012)
- Une question de cycles, mais avant tout d’équilibres biogéochimiques
- De nombreux leviers d’action
- Une nécessité d’approche systémique prenant en compte les facteurs biotiques, abiotiques et humains.