Stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes
La France a établi en 2017 une stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes. Sur tout le territoire (métropolitain et ultramarin), des plans d’actions territoriaux sont mis en place, en s’appuyant notamment sur le Centre de ressources sur les Espèces Exotiques Envahissantes, copiloté par l’OFB et le Comité français de l’UICN.
En France, 41 espèces végétales envahissantes ont été comptabilisées en 2023, elles sont réparties selon leurs niveaux d’expansion :
- Les espèces invasives avérées, plantes naturalisées, qui évoluent et se propagent au détriment des milieux naturels.
- Les espèces invasives émergentes, ce sont des plantes dites subspontanées et ont une évolution modérée, c’est -à -dire qu’elles restent dans la zone d’introduction.
- Les espèces invasives potentielles : plantes dont la prolifération ne cause pas de problème particulier, mais dont la dynamique à l’intérieur du territoire considéré est telle qu’il existe un risque de la voir devenir à plus ou moins long terme une invasive avérée.
- Les espèces en observation : sont des plantes ne présentant actuellement pas (ou plus) de caractère envahissant avéré ni d’impact négatif sur la biodiversité dans le territoire considéré, mais dont la possibilité de développer ces caractères n’est pas totalement écartée :
- les plantes qui ont été introduites de manière accidentelle : introduction fortuite liée aux activités humaines et qui ne persiste que peu de temps
- les plantes cultivées strictes qui sont utilisées à des fins de production, de décoration paysagère
Il est indispensable de se documenter et s’informer des législations : en application du règlement européen (n° 1143/2014) et de la réglementation nationale de 2018 (Code de l’environnement L411-5 et suivants, décrets et arrêtés associés) sont établies des listes d’espèces, régulièrement mises à jour. La dernière version (2023) de la liste d’espèces préoccupantes pour l’Union européenne comporte 88 espèces (41 végétales et 47 animales).
Une fois solidement établies, les espèces exotiques envahissantes posent un défi considérable, étant extrêmement résistantes à l’éradication. La prévention de leur introduction sur le territoire national ou de leur propagation devient une priorité absolue.
La gestion des Espèces Exotiques Envahissantes repose principalement sur les modalités suivantes :
- Interdiction pour les espèces les plus préoccupantes : Conformément à l’article L.411-6 du Code de l’environnement, une interdiction formelle est mise en place, concernant l’entrée sur le territoire, le transport, le commerce, la détention, etc., pour les espèces jugées les plus problématiques.
- Interdiction d’introduction pour les espèces à risque : Selon l’article L.411-5 du Code de l’environnement, d’autres espèces considérées comme présentant un risque font l’objet d’une interdiction d’introduction dans le milieu naturel.
- Actions de sensibilisation et de prévention : Des initiatives de sensibilisation et de prévention sont mises en place pour informer et éduquer sur les risques liés à l’introduction et à la propagation involontaires des Espèces Exotiques Envahissantes.
- Opérations de gestion locale : Les collectivités locales, les gestionnaires d’infrastructures, ainsi que d’autres propriétaires fonciers, jouent un rôle central dans la mise en œuvre d’opérations de gestion. Ces actions sont déclenchées le plus rapidement possible après l’identification de l’arrivée d’une espèce envahissante, visant à son éradication ou à la limitation de son extension. Cela se fait par le contrôle des plantes : (arrachage, moisson, gyrobroyage, brûlage, pâturage) et la régulation des populations des animaux : piégeage, chasse, pêche, stérilisation.
Agir au potager et au jardin d’ornement
En amont, agir au niveau des achats de végétaux :
Avant tout achat, connaître la plante, son comportement dans le temps et son pouvoir de prolifération (graines, rhizome).
– acheter des plantes d’origine locale,
Acheter des semences triées (risque de graines de cuscute, ambroisie, etc.…)
Ne pas acheter de plantes exotiques envahissantes (vérifier la liste officielle ministère de l’Écologie et transition– code de conduite des plantes envahissantes Valhor), les collectionneurs, soyez vigilants !
– ne pas revenir de voyages avec des végétaux à risque
Les plantes des voisins et amis ne sont pas toujours sans risque !
– avant toute plantation, bien observer la plante, vérifier la motte, le terreau
– mettre la nouvelle plante achetée ou reçue, en jauge ou quarantaine, avant de l’installer définitivement
Surveiller les jardins
Observer les jeunes plantes évoluant sans avoir été plantées et repérer les plantes exotiques envahissantes.
– éviter leur multiplication (drageonnage, marcottage, bouturage…)
– les terres et terreaux apportés sur le jardin sont vérifiées avant utilisation puis surveillées
Toute plante à fort développement doit être suivie et observée.
Contrôler, réduire le développement de ces plantes
Ne pas évacuer de terre ayant porté des plantes exotiques envahissantes
– nettoyer les outils et chaussures sur les zones à risques
Ne pas se servir des plantes exotiques envahissantes en paillage
– arracher les plantes et ne pas les jeter dans la nature
– faire sécher les plantes arrachées sur une bâche pour les isoler du sol et recouvrir d’un grillage à maille fine (limitant la dispersion par le vent et/ou les oiseaux).
Quelques sites :
- OFB (Office Français de la biodiversité )
- Centre de ressources des espèces exotiques envahissantes
- IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques)
- UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature)
- INPN ((Inventaire National du Patrimoine Naturel)