Jardiner Autrement

Lauréat 2015: le jardin de Gérard Hennion à Bersée (59)

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Portrait de jardinier

Gérard Hennion, paysagiste passionné, a longtemps enseigné ce métier à l’institut de Genech, l’un des plus grands lycées professionnels en France. Adepte de la première heure ‘zéro phyto’ dans le secteur du paysage, ses convictions ont été magistralement mises en musique dans son jardin de Bersée…

Gérard Hennion souhaitait au départ «créer de quoi s’occuper à la retraite et si possible ouvrir au public ». Le jardin est ouvert au moins quatre week-ends par an, pour les opérations ‘Rendez-vous au Jardin’, ‘Jardin Art et Soin’ et deux fois pour l’association Jardins passion dont il est un membre actif et l’actuel président. Lors de ces journées, il n’est pas avare de conseils et propose  même à la vente quelques plantes, histoire de faire (presque) pareil chez vous !

Sa vision du jardin

Paysagiste et pionnier du Zéro Phyto…

Dès l’entrée du jardin, une collection de pulvérisateurs anciens en cuivre disposée sur une console donne le ton. «Il y a quelques années, se rappelle Gérard Hennion, tout le monde sortait son pulvérisateur pour un oui ou pour un non. J’ai toujours eu du mal avec ça. Il y a presque 30 ans, j’ai d’abord commencé par adopter les mulchs pour éviter les désherbants et par la force des choses j’ai aussi arrêté le bêchage. Je me suis demandé ce qu’était réellement mon métier de paysagiste. Pourquoi fallait-il traiter alors que nous n’avions aucun impératif de rendement ou de production ? Notre métier consistait à générer du bien-être. Il était donc paradoxal de vouloir tuer faune et flore. J’étais convaincu que les problèmes venaient de la conception et des plantations qui en découlent. J’ai donc arrêté tous les traitements».

Le jardin en pratique

Un jardin parti de zéro

Le pari de Gérard était de faire de ce grand terrain de 2700 m² un beau jardin, à partir de rien et si possible en peu de temps. Les aménagements ont commencé en 2003. En 12 ans, le résultat est surprenant ! D’autant que la propriété est toute en longueur et ne mesure que vingt-huit mètres de large. Le terrain a au départ été parfaitement pensé, structuré et divisé en plusieurs parties successives dans la longueur.

Chaque zone est traitée avec au centre une zone circulaire engazonnée et bordée de massifs, jusqu’en limite, de façon à laisser des perspectives et à ne pas fermer la vue…

Limiter l’entretien

L’autre objectif  que Gérard s’était imposé dès la création, était de limiter l’entretien. Aujourd’hui, Gérard aime à dire qu’il ne fait rien dans son jardin avant le mois de mars, date à laquelle il consacre une semaine pour la taille et l’entretien du jardin. Ensuite, quelques heures par semaine suffisent à la tonte, au dressage des bordures et à l’entretien courant, « ce qui me laisse beaucoup de temps pour en profiter ! »

De belles idées à reprendre

A chaque pas, le jardin fourmille d’idées d’aménagements et de décoration. Gérard privilégie toujours les solutions les plus esthétiques. Un exemple ? Pour limiter les allées et venues, trois zones de compost ont été installées dans le jardin, mais pas n’importe comment ! Ces vastes corbeilles rondes sont intégrées au jardin et dissimulées discrètement par des bordures d’if ou de buis. « Ainsi, il n’y a jamais à aller trop loin pour entasser les déchets. L’objectif est que rien ne sorte du jardin, que tout soit réutilisé pour amender et pailler les massifs ». Quant au poulailler, il n’était pas question d’avoir un semblant de cabane à poules ! Gérard a attendu de trouver l’idée, la forme et les matériaux pour l’installer. Avec sa bordure de vivaces et d’osier, son toit végétalisé et ses jolis murs de bois, la maison des poules est bien un élément de décoration à part entière. Les superbes  ‘Bleu du Nord’ ont d’ailleurs l’air de goûter la beauté du gîte et l’abondance de la table !

Son conseil

Comment avoir un beau gazon ?

Pour Gérard, la condition essentielle est d’avoir un bon sol naturellement, ce qui est ici le cas, avec 30 cm de terre fertile et un sous-sol argileux. « Ici le ph est de 7, le sol et le climat conviennent si bien que la région accueille des semenciers réputés comme Florimond Desprez à Cappelle-en-Pévèle  et Carneau à Beuvry ». Un engrais organique est apporté une fois par saison. La tonte est très régulière de même que le dressage des bordures.

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