Portrait de jardinière
Andrée Lebrou a réussi le pari de transformer un terrain pentu et aride en un beau jardin fleuri et accueillant. Bordant la rocade mais merveilleusement exposé, ce terrain a été modelé en une promenade botanique avec des coins de verdure et des points de vue sur le célèbre Viaduc et la belle vallée du Tarn.
Le mari d’Andrée, charpentier et amoureux du bois, a construit ou sculpté de ses mains de nombreux aménagements : arches, pergolas, cabanes, nichoirs, mangeoires ou sculptures…
Lectrice assidue de revues et de livres de jardinage, Andrée a été la correspondante locale des Jardiniers de France jusqu’à la fin 2011. Egalement membre de l’association des Parcs et Jardins de Midi Pyrénées, elle est impliquée dans la vie associative autour du jardin.
Sa vision du jardin
Le jardin compte un très grand nombre de plantes de terrain sec : des succulentes, des vivaces, des arbustes… Elles sont échangées lors de fêtes des plantes, achetées au fil de ses envies par Andrée chez des pépiniéristes ou simplement prélevées sous forme de graines ou de boutures sur le causse environnant.
Des arbres communs ont été taillés en nuage : tamaris, genévriers, chamaecyparis… Andrée aime aussi beaucoup les vivaces fleuries comme les sauges, les gauras, les coreopsis, asphodèles…
Au fil des années, le terrain a été soigneusement dessiné, structuré, sans plans précis mais une succession d’univers en fonction de l’exposition et du terrain. Un travail ingrat de terrassement et de construction a permis d’édifier des murets de pierre et des palissades en bois qui retiennent la terre et forment des terrasses…
Le jardin en pratique
La bonne plante au bon endroit
Andrée s’informe toujours avec beaucoup d’attention sur les exigences de la plante au moment de l’achat. « Je recherche le bon emplacement. J’observe si la plante se plaît. J’ai d’ailleurs aménagé un endroit abrité pour tester d’abord les plantes qu’on me donne. Je peux observer comment elles poussent et je les change de place jusqu’à ce qu’elles aient le bon endroit ».
« Aucun traitement, juste la binette et l’huile de coude ! »
Quant aux traitements, Andrée les a éliminés dès le départ. Les mauvaises herbes sont éliminées régulièrement à la main. Les plantes du jardin, bien choisies au départ sont rarement malades.
Et s’il arrive qu’elles le soient Andrée les élimine ou bien recherche et teste des méthodes alternatives. « J’ai lu que les fougères étaient efficaces contre les maladies du chou et je vais en récolter pour les épandre entre les rangs ». Au potager, Andrée pratique la rotation et l’association des cultures pour limiter la propagation des maladies.
La gestion du sol et des arrosages
Le sol, calcaire et pauvre au départ est régulièrement amendé par du compost. « Au départ on a rapporté de la terre. Aujourd’hui, on apporte régulièrement du compost et du paillis ». Le compost est formé par tous les déchets récupérés et broyés si besoin avant compostage. Il est enrichi par du fumier de mouton venu du voisinage…
Pour éviter toute perte en eau et en température, les tas de compost sont recouverts d’écorces de peuplier récupérées dans une scierie. « L’écorce de peuplier présente moins d’inconvénients que l’écorce de pin. Elle est étalée sur les tas de compost pour éviter le dessèchement, sur les plantes fragiles pour les protéger du froid et même sur les tas de feuilles mortes pour éviter qu’elles ne s’envolent en hiver ».
Transmettre et faire partager
Andrée a par exemple organisé des ateliers à thèmes et ouvert son jardin pour des manifestations avec des associations comme la LPO pour sensibiliser les enfants et les adultes à la protection du milieu naturel. Son principal message est de laisser faire la nature pour préserver l’équilibre.
Désherbage et paillage
Après avoir bien nettoyé les massifs, je recouvre la terre de feuilles, de mulch, de paille, de tonte de gazon séché, de croûtes de peupliers en fonction de la saison et de la plante. La couche épaisse empêche les mauvaises herbes de pousser. Les tontes de gazon en fine couche servent au paillage de quelques légumes (poireaux).
Favoriser les semis spontanés
Un grand nombre de fleurs horticoles ou sauvages se ressèment d’une année sur l’autre : il faut juste laisser pousser les plantules : pétunias entre les pierres et dans les auges, Verveine de Buenos Aires… Anthémis…
Quelques types de plantes spontanées.
Préserver les espèces régionales
Andrée aime à visiter et demander conseil aux pépiniéristes locaux. Quelques graines et boutures de plantes ont été prélevées dans la nature, là où elles sont très abondantes : buis, asphodèle, sceau de Salomon, joubarbes, stipa cheveux d’ange, thym, narcisses de poètes, euphorbes…