Jardiner Autrement

Lauréate 2014: le jardin de Maryvonne Picaut à Pluméliau (56)

Portrait de jardinière

Maryvonne est convaincue que le jardin peut réunir tout le monde. Elle organise avec une association de Pluméliau (Pluméloisirs) des ateliers dans les jardins partagés, situés dans le bourg, pour les résidents d’un foyer et les enfants des écoles. Maryvonne a aussi lancé l’idée du troc-jardin avec l’aide des membres de l’ association dont elle fait partie. Deux fois par an, les jardiniers apportent les surplus de récoltes, mais aussi les boutures et les semis de leurs plantes préférées qu’ils viennent troquer selon leurs envies ou leurs besoins…Un événement qui remporte un succès grandissant.

Mais pour en arriver là, Maryvonne a dû lutter contre les idées reçues et le poids des habitudes. « Mon jardin est un éloge à la contrainte car les contraintes que je me suis imposées, par exemple pour ne pas traiter, ont éveillé de nouvelles possibilités et de nouvelles sources de passion et d’intérêt… et en définitive beaucoup de plaisir ! »

Sa vision du jardin

Un jardin ouvert aux autres

Le jardin de Maryvonne est un jardin ouvert sur la campagne bretonne mais surtout, ouvert aux autres. Cette ancienne professeure des écoles accueille avec enthousiasme les visiteurs, les enfants, pour transmettre toujours avec la même passion son amour de la nature et du jardinage…

 

Le grand terrain d’un hectare aménagé par Maryvonne est bordé par un sentier de petite randonnée. Il a donc suffi de le détourner un peu pour faciliter le passage par le jardin. Là où d’autres auraient installé des clôtures et des barrières, Maryvonne a souhaité accueillir ses hôtes par un joli pont rouge qui les invite à une balade guidée et jalonnée de scènes et de petits panneaux. ‘Le sentier de Jo’ peut être parcouru en toute saison. Il porte le nom d’un ami aujourd’hui disparu, amoureux de la nature qui a défriché et motivé Maryvonne pour les premiers aménagements. Sa famille, en particulier sa mère, son mari et ses amis, ont été de bons conseils.

Le jardin en pratique

Un entretien 100% nature

Maryvonne utilise des techniques très écologiques. Son mari l’aide cependant pour tous les travaux « durs ». Après avoir tondu la culture précédente ou la culture intercalaire, une couche de compost est apportée sans labourer avant la nouvelle mise en culture. Pour les plantes à enracinement plus forts Maryvonne a expérimenté un désherbage de type ‘lasagnes’. « Les framboisiers étaient devenus trop envahissants. Ils ont été rabattus puis recouverts d’une couche de cartons et de compost pour pouvoir être remplacés bientôt par de nouvelles cultures ». Côté traitements, seules sont utilisées des préparations maison comme le purin d’ortie ou de prêle et le savon noir contre les pucerons.

Un jardin animé

Les animaux ont vite compris qu’ils avaient là un agréable refuge. Les hérissons, orvets et salamandres trouvent le gite et le couvert. Les écureuils bénéficient de mangeoires avec noix et noisettes en libre-service. Insectes, papillons et oiseaux offrent des occasions d’émerveillement pour cette amoureuse de la Nature et pour tous ceux qui prennent le temps d’ouvrir les yeux. Ici les chevreuils abondent, y compris en plein jour, les renards aussi. « Le renard, c’est très utile puisqu’il mange jusqu’à 6000 souris par an. Mais hélas, mes poules ont payé un lourd tribut. Il a emporté trois des plus belles en plein jour ! »

Des potagers très fleuris

Maryvonne exploite deux potagers, tous deux fleuris et sans traitements chimiques. Les légumes vedettes sont les cucurbitacées avec le potimarron ‘Red Kuri’, les poireaux et les topinambours… Les pommes de terre qui ont été récoltées en primeur ont laissé la place au trèfle incarnat et à la phacélie. De nombreuses autres fleurs-compagnes comme la bourrache, les zinnias, coquelicots, cosmos et capucines se ressèment dans le potager.

Ses conseils

  • Les multiples possibilités de l’osier : le saule à osier offre des possibilités infinies de tressage pour les petits et les grands… Tout le monde participe.
  • Installer un arbre à courges : prenez un liquidambar et décorez-le de courges peintes et vous obtiendrez un arbre à courges qui fera rêver les enfants.
  • Des nichoirs accueillants : rien ne sert d’installer des nichoirs s’ils ne sont pas habités. Pour éviter que les ‘nichoirs-courges’ ne recueillent trop de pluie à l’intérieur, Maryvonne s’est aperçu qu’il suffisait de percer un orifice dans le fond en cas d’inondation…
  • Tenter la pleine terre : j’ai planté en pleine terre mon abutilon qui végétait. Depuis il a doublé de volume. Sa floraison attire une grande quantité d’abeilles et d’insectes.
  • Deux outils à adopter : le brasse-compost et l’émietteur sont des outils indispensables. Le premier aère et facilite le compostage. Le second travaille et nettoie la terre en douceur. Maryvonne calcule l’écart de plantation en fonction de l’émietteur.

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