Portrait de jardiniers
Le jardin d’Hélène et Sylvain Jaworski est un très bel exemple de jardinage à quatre mains à la fois ornemental, vivrier et écologique…Cette belle réussite peut être attribuée à une vraie maîtrise technique, sans cesse améliorée par l’observation, les échanges et une grande passion pour les plantes et la nature…
Conçu comme une promenade bucolique et pleine de surprises, le jardin ornemental a été paysagé et modelé au gré des trouvailles récoltées lors de fêtes de plantes ou des échanges associatifs, Hélène se laissant tenter par de nombreux coups de cœur.
Très habile et inventif, Sylvain, ancien menuisier et sculpteur sur bois, conçoit et réalise terrassements et aménagements. Le jardin a été modelé au cours des années avec de belles constructions, murets ou banc, en pierre d’ardoise.
Leur vision du jardin
Joindre l’utile à l’agréable
Le jardin des Jaworski a été créé en 1982 en pleine campagne nantaise sur un vaste terrain de plus de 6000 m², organisé autour de la maison : devant le jardin ornemental vallonné avec un bassin, derrière, l’enclos de la basse-cour et le jardin potager avec sur le côté un beau verger. Au total, le jardin hébergerait ainsi près de 2000 espèces et variétés !
Un verger de bon goût
Entièrement enherbé il est planté d’arbres de plein vent. Poiriers, pommiers, pêchers…la sélection s’est portée sur des variétés avant tout ‘bonnes au goût’. Les poiriers ont été greffés sur cognassier et les pommiers sur le porte-greffe MM 106 avec des variétés classiques comme Elstar, Calville du Rey, Rainette ou Court pendu Grise.
Le potager : beau et alimentaire
La finalité du jardin était au départ, vivrière, pour alimenter de façon saine et ‘bio’ une famille de 4 enfants à budget modeste. Les légumes, les fruits, les œufs, les fromages ont alimenté la table familiale de façon variée et abondante en fruits et légumes. Aujourd’hui retraité, le couple vit toujours en quasi autonomie alimentaire avec ses légumes, fruits, œufs, poulets… et le jardin potager développe des valeurs vivrières et esthétiques : fleurs, herbe, oiseaux, papillons et favorise ainsi le bien-être au jardin…
Le jardin en pratique
Les grands principes du bio
Le choix du bio a été fait dès le départ, ce qui impliquait sans engrais, sans pesticides et avec apport de fumier maison. L’élevage de chèvres a aujourd’hui été stoppé et c’est le fumier de poules qui continue à enrichir le compost. Ici, rien ne se perd, tout se transforme… en compost grâce à un broyeur puissant et à une vaste zone de compostage. Les rares traitements se sont limités à la bouillie bordelaise. Les associations de légumes ont été testées et privilégiées.
Le motoculteur, un hachoir à liserons
Depuis 5 ans, les Jaworski ont franchi une nouvelle étape en renonçant à l’utilisation du motoculteur (charrue et fraise). « Nous avons ainsi renoncé à la pollution, au piétinement, au tassement du sol, à la perturbation des couches, à la destruction de la microfaune et …à la multiplication des indésirables. Le motoculteur, c’est d’abord un hachoir à mauvaises herbes et à liserons».
Le travail du sol s’effectue désormais à la grelinette. « C’est un outil non violent qui respecte les couches du sol, donc de la microfaune. Le désherbage est manuel. Son utilisation permet une moindre fatigue et en plus d’écouter le chant des oiseaux ».
L’arrosoir et les économies d’eau
Pour Sylvain, « Un bon légume n’est pas nécessairement un gros légume. Le jardinier ne doit pas poser d’exigence de rendement. Et il ne doit pas y avoir de systématisme pour l’arrosage. Par exemple, si les radis doivent être régulièrement arrosés, ce n’est pas le cas pour d’autres plantes ». Ici, l’arrosage se fait manuellement à l’arrosoir, à partir de citernes de récupération d’eau de pluie.
Ceci permet le contrôle, la maîtrise, avec parcimonie de l’arrosage. Les besoins peuvent être ciblés : transplants, semis, cultures exigeantes (radis). Le sol est couvert par du BRF, tontes de pelouses, fougères, un micro-poreux est installé dans les fraisiers, un asperseur dans la serre, milieu confiné et particulier.
Leur conseil
La bonne attitude d’un jardinier amateur consiste en trois mots d’ordre:
- humilité : savoir se poser des questions et remettre en cause ses pratiques
- vigilance : être attentif et observer ce qui se passe
- désir d’apprendre : noter ses expériences, vérifier et comprendre à l’aide d’une documentation appropriée.