Le jardin des Utopies, un espace mêlant l’art et la nature
Sur les traces de deux anciens lauréats de notre concours, Joseph Chauffrey et Eric Lenoir, Adrien dispose depuis peu (trois ans) d’un très grand espace où laisser libre cours à la création à Laignelet (35). La prise en compte des équilibres naturels et de la biodiversité sont étroitement mêlées avec sa sensibilité artistique. Le jardin d’Adrien évolue constamment tout en gardant la marque de sa créativité.
Ce jardin est idéalement situé, dans une clairière à proximité d’un cours d’eau et d’un accès à un puits, la maison n’est en revanche pas connectée au réseau d’eau potable. Adrien a donc naturellement mis en place diverses techniques pour limiter l’arrosage. La culture en étage pour créer de l’ombrage et limiter le besoin en eau des plantes dans les strates inférieures en fait partie.
Dans les zones cultivées, les espèces végétales indigènes sont associées en fonction de leur développement (volume), de la dynamique de croissance (vitesse), ou des besoins spécifiques des cultures (récoltes, eau, buttage).
Dans les zones non cultivées, la flore spontanée est laissée libre, seules quelques allées sont tondues. Les semis spontanés de ligneux, de ronces ou encore de chiendent sont surveillés et arrachés manuellement. Ainsi, ces zones restent des refuges et des sources de nourriture pour de nombreux insectes auxiliaires.
Le paillage est un outil méthodiquement utilisé, feuilles mortes, foin et tontes se succèdent dans les zones cultivées.
Le potager et les parterres sont habillés tout l’hiver avec un mélange de feuilles d’automne et les dernières tontes sur 30 cm d’épaisseur. Au printemps, le sol est dégagé pour lui permettre de se réchauffer et de réessuyer. Puis, il est de nouveau recouvert à la fin du printemps, lorsque les cultures sont en place, avec du foin et les premières tontes (en faible épaisseur).
La partie du jeune verger est également mulchée : le sol de la prairie est encore maigre (fauché 2 fois par an pendant 20 ans) et le chiendent y est très présent (concurrence du système racinaire avec les nouvelles plantations). Dans ce cas de figure, Adrien favorise les paillages plus « carbonés » (paille, broyas, BRF).
Pour tenir compte des évolutions du climat et pour palier les périodes de sécheresse, une attention particulière est portée à l’amélioration de la teneur en matière organique du sol pour en augmenter sa capacité de rétention en eau. La terre est binée autour des semis délicats (carottes, betteraves, laitues…) le temps de la levée. Le paillage systématique a pour effet de limiter l’évaporation, préserver la réserve en eau et la microfaune du sol.
Des techniques d’ombrage des cultures entre elles, mais aussi de la serre en cas de fortes chaleurs sont mises en place :
Technique végétale : grâce à certaines cultures résistantes comme la chayotte qui grimpe au-dessus de la serre.
Technique minérale : en projection d’une fine couche de chaux éteinte. Les zones enherbées ne sont pas tondues durant la période estivale pour cacher le sol du soleil brûlant et préserver un maximum d’humidité dans les hautes herbes.
Comme le résume bien Adrien :
« Cultiver la biodiversité permet de trouver un équilibre naturel. C’est aussi le plaisir et la joie de contempler le précieux spectacle du merveilleux « génome vivant » auquel nous appartenons : en invitant la biodiversité dans son jardin, on cultive aussi l’émerveillement au quotidien ! »