Un petit jardin périurbain à Marseille
Situé dans le 11ᵉ arrondissement de Marseille, le petit jardin de Valérie était, il y a sept ans, une friche, comme le dit Valérie : “il n’y avait rien !”
Forte de son expérience de jardinage de plus de 30 ans, Valérie entreprend de redonner vie à son sol. La première année, elle se lance dans une opération de débroussaillage intense, suivie de l’ajout d’une couche importante de BRF. La deuxième année, elle adopte la technique de culture en lasagne, en superposant des couches de matières organiques vertes et brunes pour maintenir la qualité du sol et accueillir ses premières cultures.
Aujourd’hui, ce jardin de 350 m² est principalement dédié aux espèces potagères, qui coexistent harmonieusement avec quelques espèces ornementales. Une serre bioclimatique semi-enterrée, de type Walipini dans un coin du jardin, permet à Valérie de préparer ses semis sur couche chaude.
En ce qui concerne la gestion de l’eau, Valérie est une experte. Elle dispose de deux cuves de récupération d’eau, capable de stocker 4 000 L, assurant une autonomie en eau d’un mois et demi. Cependant, lors de la canicule de l’été 2019, cette réserve ne lui a pas suffi. C’est à ce moment-là qu’elle s’intéresse à la collecte des eaux grises. Les eaux grises proviennent des eaux domestiques usées de la salle de bain, de la machine à laver le linge et de la cuisine. Valérie utilise exclusivement le savon de Marseille, car elle n’a remarqué aucune phytotoxicité. Une ancienne fosse septique sous la terrasse inutilisée a été mise à profit pour cette collecte. Un bac à graisse y a été installé et récupère désormais les eaux grises. La capacité de cette cuve atteint 350 L (remplissage tous les 3 jours). L’installation de cette cuve de récupération correspond à un investissement d’environ 500 euros.
Des oyas sont placés au pied de chaque nouvel arbuste à la plantation ainsi que dans le potager. Grâce à l’eau de pluie collectée, ces oyas sont remplis de manières régulières deux à trois fois par semaine en été et tous les 10 jours en hiver. Ils ont une capacité de 15 L. Les arbres fruitiers bénéficient quant à eux des eaux grises récupérées. Plantés en quinconce, ils apportent un appréciable ombrage.
Côté biodiversité, le jardin est un véritable havre pour la nature. Une ruche accueille une population d’abeilles. Le jardin est labellisé “refuge LPO”, ce label témoigne de l’engagement de Valérie envers la protection de la faune et de la flore locale.
On y trouve pas moins de onze variétés de vigne, de la plus précoce à la plus tardive, ainsi qu’une variété originale de pommiers et de poiriers à chair rouge.
Une autre originalité qu’offre le jardin est la présence de quatre poules Araucana, une race connue pour pondre des œufs aux coquilles bleues.
Une technique originale est utilisée pour les haies de poirier et de pommier. La technique dite “de Bouché Thomas” consiste à planter les arbres à 30° par rapport à l’horizontal afin d’accélérer la mise à fruits. C’est chez les Croqueurs de Pommes, association dont elle est membre active, qu’elle a appris cette technique.
La précision avec laquelle elle taille désormais ses arbres provient aussi d’une formation reçue grâce à cette association.
Vous pouvez découvrir de multiples autres astuces et techniques de jardinage testées dans ce jardin sur sa chaîne YouTube “Valérie, mon petit potager Marseillais”