L’eau est un élément indispensable à la vie des plantes. Optimiser l’apport en eau dans son jardin vise plusieurs objectifs : satisfaire les besoins des plantes, éviter les déséquilibres (trop ou trop peu) favorables au développement de maladies et parasites, et enfin éviter le gaspillage.
Observer le sol et les plantes, le matin de préférence pour mieux comprendre les relations entre l’eau, le sol et la plante permet de mieux gérer l’arrosage de son jardin.
Connaitre les besoins en eau des plantes
Chaque espèce végétale est plus ou moins gourmande en eau, plus ou moins sensible au manque ou à l’excès d’arrosage. Les exigences de chaque espèce sont décrites sur les étiquettes, dans les guides et catalogues.
L’hiver correspond en général au repos végétatif des plantes ; dans le jardin, la pluie est souvent suffisante, voire excessive. Par contre, au printemps et en été, l’évapotranspiration importante du sol et des plantes, ainsi que l’absence de pluie, doivent être compensées par des arrosages.
Les besoins varient également en fonction du stade de végétation. Les besoins sont ainsi plus importants lors du semis, de la plantation, du rempotage et lors des phases de croissance.
La relation eau/plante
L’évapotranspiration
Le sol fournit à la plante l’eau et les éléments minéraux nécessaires à sa croissance et à son développement. L’eau puisée dans le sol, pénètre par les racines et transite dans les vaisseaux de la plante vers les feuilles. L’eau est le constituant majeur des plantes. Cependant, la plus grande partie de cette eau est transpirée par les feuilles, sous forme de vapeur d’eau, au moyen de multiples petits orifices (les stomates). C’est la « transpiration« .
Dans le même temps, le sol, sous l’effet du rayonnement solaire et du vent, laisse aussi échapper de l’eau vers l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau ; ce phénomène est appelé « évaporation« .
La transpiration de la plante et l’évaporation de l’eau du sol se déroulent en permanence simultanément. L’addition de ces deux phénomènes qui épuise progressivement la réserve d’eau du sol est dénommée « évapotranspiration« .
Le réservoir d’eau du sol
La quantité d’eau retenue par le réservoir sol, à disposition de la plante, dépend essentiellement de deux facteurs :
- La nature du sol, en particulier sa granulométrie (texture) et la façon dont les composants du sol sont organisés entre eux (structure).
- Le volume du sol prospecté par les racines, qui dépend de l’espèce cultivée et permet un enracinement profond et pivotant ou superficiel et ramifié.
Au fur et à mesure de son épuisement par le phénomène d’évapotranspiration, l’eau contenue dans le sol devient de moins en moins disponible. Elle implique pour la plante une dépense d’énergie croissante pour subvenir à ses besoins.
Blocage de la croissance
Lorsque la demande climatique au niveau des feuilles devient trop forte (forte chaleur et faible hygrométrie atmosphérique), la plante possède son propre système de régulation pour éviter de trop s’appauvrir en eau. Elle ferme plus ou moins ses stomates (les pores des feuilles). Mais pendant cette phase, elle réduit sa croissance.
Observer pour interpréter le comportement des plantes
Le flétrissement est le signal d’alerte d’une plante dont l’alimentation en eau est perturbée.
- Une plante qui fane en pleine chaleur n’est pas une plante qui manque d’eau, mais une plante qui lutte normalement contre la déshydratation en réduisant sa transpiration.
- Une plante qui est flétrie au lever du jour est une plante qui manque d’eau et qui, sans apport d’eau, est en danger de mort rapide.
Sauf cas particulier, le jardinier doit, à chaque arrosage, refaire le plein du réservoir sol et s’assurer que cette action a été quantitativement suffisante.
Un bon jardinier sait bien arroser
Au-delà de ces différences liées à la nature des plantes, le jardinier, en gérant judicieusement le rythme d’arrosage de ses plantes, peut aussi favoriser l’enracinement de celles-ci en profondeur, quelle que soit l’espèce. Il est également possible de réduire l’évaporation du sol en le recouvrant partiellement par du paillage ou du mulchage.
L’usage de l’irrigation localisée, aussi appelée « irrigation goutte à goutte » est un bon moyen qui laisse le sol sec entre les plantes, réduisant ainsi l’évaporation du sol.
Arroser suffisamment, mais sans excès
L’arrosage doit être suffisant pour permettre de refaire le plein du réservoir sol. Vérifiez que l’arrosage a été quantitativement suffisant, en contrôlant au toucher l’humidité du sol en profondeur.
Inversement, la saturation d’eau dans le sol ou dans le substrat d’un pot peut provoquer l’asphyxie du système racinaire et empêcher son fonctionnement. De plus, un excès d’humidité crée un milieu favorable au développement des champignons et bactéries.
L’arrosage au petit matin, les systèmes d’irrigation en goutte à goutte sont les pratiques à privilégier.
Le travail du sol pour limiter les besoins d’arrosage
La capacité d’un végétal à résister à la sécheresse est liée à la qualité de son enracinement et donc à sa plantation. Dès sa plantation, il faut tout mettre en œuvre pour que la plante puisse s’enraciner rapidement et profondément dans le sol.
Pendant la culture : « un binage vaut deux arrosages« , dit l’adage bien connu ! En effet, le binage aère le sol et supprime les adventices (mauvaises herbes) et donc leur prélèvement en eau, tout en limitant l’évaporation de surface.
N’hésitez donc pas à travailler votre sol en surface, régulièrement, en période de végétation.
Rappelons également que l’amélioration de la structure du sol par l’apport d’amendements appropriés permet d’augmenter sa capacité de rétention en eau.