Les engrais permettent d’apporter des éléments nutritifs aux plantes en reconstituant les réserves du sol. Les engrais de fond destinés à nourrir le sol sont apportés à l’automne ou l’hiver, les engrais pour nourrir les plantes sont eux apportés avant la plantation ou en cours de culture.
Il existe trois catégories d’engrais : les engrais organiques, les engrais minéraux, et les engrais organo-minéraux.
Les engrais organiques
Les engrais organiques doivent d’abord passer par une phase de décomposition/minéralisation avant d’être assimilables par les plantes. Ces apports en éléments nutritifs sont donc mis à disposition de la plante progressivement.
Pour tout programme de fertilisation de fond, et avant d’avoir recours aux engrais minéraux, découvrons les avantages des engrais organiques :
- ils libèrent les éléments nutritifs assimilables par la plante par minéralisation progressive, évitant ainsi les risques de lessivage.
- certains d’entre eux, d’origine végétale, contribuent à enrichir le sol en matières organiques, comme un amendement (engrais vert, compost, fumiers…).
Les principaux engrais organiques sont la corne broyée, le sang desséché, le tourteau de ricin…
Les engrais minéraux
Ce sont des substances d’origine minérale, produites soit par l’industrie chimique, soit par l’exploitation de gisements naturels (phosphate, potasse). Ils apportent à la plante des éléments minéraux directement assimilables. Ils ont donc une action rapide.
Les engrais minéraux simples apportent un seul élément : engrais azotés, phosphatés ou potassiques.
Mais, la plupart des engrais minéraux de synthèse à destination du jardin sont des formules composées (N-P-K-Mg) adaptées aux différents besoins des cultures.
Avant d’utiliser un engrais minéral chimique :
- Assurez-vous sur l’étiquette qu’il est homologué (Norme française NFU 42001 à 42004, ou norme CE) et vérifiez les teneurs garanties pour chaque élément fertilisant, exprimées en % du poids ou du volume de produit.
- Assurez-vous de respecter scrupuleusement les doses recommandées pour éviter la fragilisation et les brûlures sur les plantes et bien sûr la pollution des milieux.
Comment lire une étiquette ?
Sur cette étiquette, la formule est présentée de la manière suivante: 6-4-8.
Cela signifie que la formule contient: 6% d’Azote 4% de phosphore et 8% de potasse.
Engrais organique ou minéral ?
Le jardinier raisonnable donnera la priorité aux engrais organiques.
Attention cependant à ne pas diaboliser les uns et à sous-estimer l’impact environnemental des autres : il existe aujourd’hui des engrais minéraux chimiques « retard » dont l’enrobage permet une libération progressive de leurs éléments nutritifs. Ils contribuent à limiter les risques de lessivage, alors qu’un surdosage d’engrais organique liquide, comme par exemple le lisier, pourra conduire à une pollution des eaux.
Une minéralisation d’un apport excessif d’azote organique rend les plantes plus sensibles aux maladies. L’excès d’azote est également contraire à la qualité organoleptique (goût) des fruits et légumes.
Tout est question de mesure : il faut éviter les surdosages au motif erroné que « ça ne peut pas faire de mal » ; tout comme il serait utopique de s’attendre à de belles plantes sans aucun apport d’engrais, car il faut compenser leurs prélèvements pour ne pas appauvrir le sol.
Exemples d’engrais organiques
Sang séché, corne broyé, guano… les engrais organiques sont une alternative aux engrais minéraux et interviennent en complément du compost et des amendements (fumiers, argile…).
Quels sont leurs effets spécifiques ? Comment et quand les utiliser ?
La corne broyée
Cet engrais organique azoté simple, à libération lente et progressive présente les mêmes caractéristiques que la corne torréfiée, avec une fertilisation plus durable dans le temps.
Il suffit de répandre la corne broyée au pied des végétaux et de l’enfouir légèrement par un simple griffage. Comme avec le sang séché, il n’y a pas de risque de brûlure des racines.
La corne, avec son action lente et progressive, s’utilise au moment de la plantation, au printemps ou à l’automne.
Pour les arbres et les arbustes, vous pourrez utiliser 100 à 150 grammes de corne par pied, et jusqu’à 500g par sujet pour les arbres fruitiers. Pour les plantes de bruyère ou les plantes de rocaille, 50 grammes par mètre carré sont suffisants.
Le guano
Cet engrais naturel permet de stimuler rapidement la croissance des plantes et il améliore l’équilibre minéral du sol. Tous les végétaux peuvent en tirer des bénéfices.
Le guano est issu de l’accumulation et du vieillissement des fientes d’oiseaux. Il existe différents types de guanos, en fonction des oiseaux qui en sont à l’origine, mais la plupart du temps, on trouve du guano d’oiseaux marins.
Les guanos sont riches en azote et en phosphore, et ils apportent de nombreux oligo-éléments dans les cultures. Il s’agit donc de l’engrais naturel le plus efficace pour une action rapide, avec un effet ‘coup de fouet’.
Ainsi, vous pouvez l’utiliser sur toutes vos plantes à la sortie de l’hiver ou au printemps (préparation du sol avant les semis, plantations…). Il vous faudra épandre le guano marin puis l’incorporer au sol lors du bêchage ou du rempotage avant d’arroser abondamment. Le guano peut également être appliqué en cours de saison, il sera alors enfoui par simple griffage avant un arrosage.
Pour toutes les plantes, le guano s’utilise à raison de 50 grammes pour un mètre carré.
Le sang séché
Le sang séché est une source naturelle d’azote d’origine 100% animale qui stimule l’activité microbienne du sol. Son action est rapide et dure dans le temps.
L’azote (N) contenue dans le sang favorise la croissance des plantes, agit sur la couleur du feuillage et améliore les floraisons. Il ne présente pas de risques de brûlure des racines et convient très bien aux rosiers, aux vivaces ou aux plantes à massif.
Du fait de son action rapide, il s’utilise plutôt au printemps, avant le redémarrage de la croissance des végétaux.
Le dosage à observer dépend du type de culture et d’utilisation qu’on prévoit d’en faire : 1.25kg pour 10m² pour les arbres fruitiers et les arbustes d’ornement, 0.75kg pour 10m² pour les massifs ou le potager, 1.5kg par mètre cube pour enrichir le compost.