Une fois votre balcon ou votre terrasse végétalisée, il s’agira de l’entretenir pour assurer à vos plantes un bon développement et une durabilité dans le temps. Outre l’arrosage qui, même si cela parait évident, doit être régulier et adapté aux besoins des plantes et à la saison, d’autres soins doivent être pris en compte. Cela comprend la nutrition des plantes ou l’amendement en compost, la surveillance de l’état de santé de vos plantations ainsi que le rempotage et le surfaçage pour vos plantes vivaces, arbustes et autres. En suivant ces conseils de base, votre espace végétalisé pourrait vous apporter un bien-être psychologique, d’après une enquête menée par l’UPEC et l’université Gustave Eiffel en 2020, au même titre qu’une forêt ou un bois.
L’arrosage
Même si la pluie peut atteindre les plantes, elle sera rarement suffisante pour assurer leurs besoins en eau. Ces besoins dépendent des espèces cultivées et la fréquence d’arrosage dépendra de la taille du contenant. Plus le volume sera faible, plus la fréquence d’arrosage sera importante. Pailler la surface des pots, planter serré et améliorer la structure du substrat permet d’augmenter la capacité de rétention de l’eau. Lorsque l’espace de jardinage est non couvert, un récupérateur d’eau de pluie peut être installé, sinon il faudra se contenter d’arroser avec l’eau de ville. Dans ce cas, le recyclage de l’eau de cuisine (lavage des légumes, cuisson, eau froide de la douche…) pour l’arrosage est une solution alternative.
Les plantes ont besoin d’eau pour bien croître, mais craignent les excès d’eau, assurez-vous que les contenants utilisés ont un système d’évacuation de trop-plein. N’arrosez que lorsque cela est nécessaire. Il est important de laisser la terre des pots sécher entre 2 arrosages. Une humidité constante provoque une croissance végétative plus importante, limitant la floraison. Cela peut entrainer une asphyxie racinaire, voire la pourriture du système racinaire.
La nutrition
Lorsqu’on cultive des plantes, il est en général nécessaire d’apporter des compléments nutritifs pour enrichir le substrat (composts) ou sous des formes directement assimilables (engrais) par les plantes pour assurer leur croissance, leur floraison ou la fructification. Pour les plantes en pot, ayant une réserve de substrat limitée, il est essentiel d’apporter ces éléments nutritifs.
Nourrir les plantes
Les engrais sont composés principalement des trois principaux éléments nécessaires à la croissance et au développement des végétaux que sont l’azote (N), le phosphore (P) et le potassium (K). Ils sont ensuite complétés par des oligo-éléments qui, bien que présents en moins grande quantité, jouent un rôle essentiel dans le développement harmonieux des plantes. La lecture de l’étiquette et de la proportion NPK permet donc de choisir l’engrais le plus adapté. Ainsi, les plantes vertes bénéficieront d’engrais riches en azote, alors que les arbres fruitiers ou les plantes potagères auront besoin de davantage de phosphore.
Les quantités d’engrais et les fréquences d’applications varient et doivent s’adapter à la période de l’année, au rythme des arrosages, au type et au développement des plantes. Les engrais du commerce peuvent être utilisés à chaque arrosage de façon très diluée, en utilisant seulement le quart ou la moitié de la dose recommandée. Ainsi, les végétaux seront nourris régulièrement et le risque de brûlure des racines sera réduit.
Amender le substrat avec du compost
En milieu urbain, de plus en plus de composteurs communs sont installés, dans les copropriétés, par quartier ou de manière individuelle sous forme de lombricomposteurs. Ce compost produit localement est une matière de choix pour enrichir facilement la terre des pots. Cet amendement permet d’améliorer la structure du substrat et les plantes l’assimilent petit-à-petit. Le compost est à mélanger avec la terre ou à utiliser en surfaçage. Le lombricompost est très humide, il faut le faire sécher avant de l’utiliser de la même manière que le compost. Le lombrithé ou lixiviat, quant à lui, est assimilable à un engrais liquide, et est utilisé en arrosage. Il doit être dilué, 1 volume de lombrithé pour 9 volumes d’eau. L’utilisation sera régulée suite à l’observation du comportement des plantes.
Le rempotage
Les plantes qui poussent en pot, jardinière ou encore en bac sur les balcons et les terrasses utilisent le substrat pour trouver un support et les éléments nutritifs qui sont nécessaires à leur croissance. Les réserves contenues dans les pots ne sont pas inépuisables et la structure du terreau peut se dégrader dans le temps. Le substrat peut se compacter, provoquant l’asphyxie des racines et la mort de la plante. Les pots doivent être dimensionnés en fonction de la taille des plantes, et par conséquent, le rempotage permet d’ajuster cette taille lorsque les plantes se développent.
Outre l’indice visuel tel que la sortie des racines du contenant, le printemps est une bonne période pour rempoter. Le rempotage des plantes doit avoir lieu après la floraison Les plantes qui ont eu une très forte croissance estivale juste avant l’automne peuvent être aussi rempotée pour permettre de renouveler les réserves rapidement épuisées du substrat.
Placez au fond du pot une couche de drainage, en particulier pour les plantes qui craignent les excès d’humidité. Pensez à placer des tessons de terre cuite ou des cailloux sur les perforations au fond du pot ; cela évite aux racines d’obstruer ces trous et d’empêcher l’écoulement de l’eau.
Mettez ensuite quelques centimètres de substrat sur la couche de drainage puis placez la motte au milieu du pot et comblez le vide avec du substrat frais, additionné si nécessaire de matériaux légers ou drainants pour adapter le substrat à vos plantes. Pour finir, arrosez abondamment après le rempotage pour assurer le plombage et une meilleure reprise. La plante mettra 15 à 21 jours pour s’adapter à son nouveau milieu et faire de nouvelles racines.
Le surfaçage
Dans le cas des plantes très encombrantes, il est parfois difficile de rempoter. C’est par exemple le cas avec les bambous ou les arbustes. Le surfaçage est alors la solution. Cette opération consiste à éliminer la surface du substrat dans le pot, sur quelques centimètres, et à compenser par un ajout de terreau frais ou de compost. Les arrosages entraineront ensuite les éléments nutritifs apportés par le substrat neuf vers le fond du pot et vers les racines. Si les besoins des grandes plantes sont trop importants, le surfaçage peut ne pas suffire à apporter les éléments nutritifs nécessaires. Il faudra alors utiliser un terreau plus riche, en ajoutant du compost, ou encore utiliser des engrais.
La santé des plantes
Les plantes en pots n’échappent pas aux attaques de maladies ou ravageurs même si celles-ci sont moins fréquentes que dans les jardins. En diversifiant les végétaux présents sur le balcon et en proposant à la faune des espèces mellifères et nectarifères, il est possible de créer un écosystème. L’équilibre de celui-ci, quoique fragile, permet de réguler de manière naturelle ces attaques. Plus l’étage du balcon ou de la terrasse est élevé, plus l’installation naturelle de la faune auxiliaire sera difficile.
L’observation est tout particulièrement facile à réaliser régulièrement compte tenu de la surface de l’espace de jardinage. Cela permet de repérer tout changement suspect de l’état des plantes ou de leur croissance. Comme dans un jardin, les populations d’insectes fluctuent en fonction des saisons, les pucerons seront présents en petites colonies sur les jeunes tiges et feuilles au printemps. Il est possible que cela n’affecte pas la plante si la colonie ne s’étend pas. De même, la présence d’oïdium en fin d’été/automne sur des plantes ayant fini leur cycle, n’aura pas d’impact. La gestion de la présence d’une maladie ou d’un ravageur ne doit pas être systématique. Elle doit dépendre de l’effet réel que cela a sur la plante et nécessite une surveillance accrue.
Après s’être assuré que l’origine du problème ne provient pas d’un facteur environnemental, différentes solutions s’offrent à vous.
- Séparer la plante touchée lorsque cela est possible. Une étape à réaliser le plus tôt possible afin que les autres plantes ne soient contaminées.
- Quelques produits prêts à l’emploi, labellisés Emploi Autorisé pour les Jardiniers amateurs (EAJ) peuvent répondre aux problèmes rencontrés en jardinage hors-sol.
- La lutte manuelle pour certains ravageurs est à privilégier en coupant les parties touchées ou en éliminant manuellement les insectes.
- Favoriser la présence d’insectes auxiliaires en installant des gites pour les accueillir.
À noter que certains produits de traitement, bien que d’origine naturelle, ne sont pas compatibles avec la présence d’auxiliaires.
